LE PRIEURE DE MARNANS

Le Prieuré

L'existence d'un monastère à Marnans ne nous est révélée seulement qu'en 1164 dans une charte du cartulaire de Saint Barnard de Romans. Plusieurs sources permettent d'avancer l'hypothèse que ce sont des chanoines de l'Ordre de Saint Augustin qui occupent alors le site de Marnans. 

La communauté de Marnans semble prospère mais elle va alors sombrer très vite dans des difficultés de gestion. 

C'est ainsi que le monastère va être confié, sur demande de l'archevêque de Vienne, aux Hospitaliers de Saint Antoine (1288) dont la Maison de l'Aumône est situé à quelques kilomètres.

Le prieuré de Marnans a subi les vicissitudes des guerres de religion ; le baron des Adrets serait venu lui-même en ces lieux.

Du prieuré, dont une maquette est exposée dans l'église, ne reste, outre celle-ci, qu'un bâtiment où est installé actuellement un restaurant. 

L'église

Consacrée à Saint Pierre, l'église vraisemblablement datée de la fin du XIIème siècle, est de style roman selon le plan traditionnel de croix latine. 

De chaque côté de la porte, une fine colonne évasée vers le bas se dresse. C'est en les examinant que saute aux yeux la particularité de cette église : le fut de la colonne de gauche, surmonté d'un chapiteau à crochets, est octogonal. A droite, la colonne, avec son chapiteau de style corinthien, est cylindrique

C'est une surprise et elle s'amplifie : cette asymétrie se répète sur les deux grandes colonnes supportant un entablement. Il en est de même des grandes colonnes engagées encadrant la baie au-dessus ainsi que de toutes les fenêtres de l'église, pour certaines, à l'intérieur comme à l'extérieur. On retrouve très rarement ce choix architectural. 

Un article complet est consacré à ce lieu antonin dans la revue Les Antonins n° 30 de janvier 2019

Une nef immense, découverte dès l'entrée, est une particularité supplémentaire de ce monument. Le transept et le chœur révèlent des lambeaux de fresques (armoiries) et une litre funéraire. La nef est éclairée seulement par les baies du mur Sud. Le mur opposé est aveugle, c'est celui sur lequel était adossé le cloître.

Le mur gouttereau sud où se situait le cimetière montre des obituaires gravées dans la pierre et encore lisibles.

Une légende, la légende du baron des Adrets, complète le mystère d'un lieu particulièrement attachant.