Les bâtiments conventuels
Malgré les vicissitudes des Guerres de religion et de la Révolution, l'abbaye de Saint-Antoine présente un ensemble monumental remarquable. L'essentiel des constructions conventuelles, des 17 et 18èmes siècles, sont de style classique.
Le porche au beau toit vernissé, constituait l'entrée principale de l'abbaye et séparait le monde religieux du monde profane. Sa façade est munie d'échauguettes, véritables tours de guet. Dans ce bâtiment, se tenaient le portier et le procureur chargé des relations extérieures.
Par la Grande cour encadrée de belles façades, la plupart restaurées, on accédait, à droite, au bâtiment des Etrangers (aujourd'hui salon aux gypseries) dans lequel étaient reçus les hôtes de marque, plus loin, à l'infirmerie des religieux, et, à gauche, aux écuries.
On apercevait, entre le bâtiment des Etrangers et l'infirmerie, la magnifique rosace du réfectoire (celui-ci mesurait 40 mètres de longueur et 11 mètres de largeur), hélas aujourd'hui disparue, et, au-dessus, la façade Ouest du dortoir élégamment encadrée de deux tourelles.
Pour accéder à l'abbaye proprement dite, on s'engouffrait sous un porche juste avant l'entrée sud de l'église. On longeait le cloître dont le mur Est a disparu. Le bâtiment, tout en longueur et dont le fronton portait haut les armes de l'abbé Galland, aujourd'hui pratiquement illisibles, se partageait en deux : à gauche le noviciat et à droite le professoir.
En arrière de l'aile du professoir émergeait une tour, initialement défensive, malheureusement arasée, où se réfugiaient les religieux en période de troubles. Enfin, côté sud-est, en prolongement des bâtiments, et bien au-delà de ceux-ci, s'étendaient de grands jardins, qui devaient comporter une partie potagère sans doute, mais dont on aperçevait surtout les immenses parterres à la française.
La surface des bâtiments conventuels (et celui du nombre de stalles dans l'abside de l'église) permet d'imaginer un effectif important de religieux qui composait l'Ordre dans la maison-mère. Il ne faut pas oublier qu'à leurs côtés œuvrait un personnel nombreux composé de domestiques (appelés « donnés » et astreints au port du tau), de laquais, de cuisiniers, de boulangers et d'ouvriers de tous les corps de métiers de l'époque.
Du côté de l'église, sur le parvis, un portail monumental permettait d'accéder directement à la Maison abbatiale, où habitait l'abbé, et son jardin. Le volume du bâtiment donne une idée de la puissance des abbés de l'Ordre.
Les pèlerins accédaient directement à l'Eglise par le Grand escalier dont la construction date du 18ème siècle.
Enfin, on peut voir également le Gros mur qui soutient le terre-plein sur lequel reposent l'église, son parvis et le jardin de la Maison abbatiale. Une échauguette surmontant le mur, semble avoir eu, outre une fonction ornementale, celle de surveillance de la porte d'accès au bourg, en contrebas, la porte de Lyon.